Bien-être des 8-14 ans : passage en revue de 364 études
Contrer le harcèlement et les problèmes de santé mentale
Un sujet particulièrement nécessaire à l’heure d’une prise de conscience sur les maux liés au harcèlement et aux problèmes de santé mentale. Les premières années de l’adolescence (de 8 à 14 ans) d’un enfant sont une période de développements clés dans la maturité sexuelle, le cerveau, la cognition sociale et émotionnelle, ainsi que la conscience de soi.
Pendant ces années, l’influence des relations entre pairs sur le développement social et émotionnel d’un jeune commence également à s’intensifier. Bien que les amitiés soient importantes pour les jeunes de ce groupe d’âge, elles peuvent également être une source d’anxiété et de stress. Il est donc important de comprendre les facteurs qui influencent les relations entre pairs pendant les années intermédiaires afin de mieux soutenir la santé mentale, le développement et le bien-être des jeunes, explique l’article.
Des facteurs individuels et environnementaux
Plusieurs facteurs individuels et environnementaux influencent les relations entre pairs au début de l’adolescence :
- L’identité. Les variables liées à l’identité sont fortement associées aux bonnes relations entre pairs au début de l’adolescence ; des variables regroupées en trois catégories principales : les dispositions tempéramentales (par exemple, l’adaptabilité, l’extraversion), les dispositions relationnelles (par exemple, la timidité) et les concepts de soi (par exemple, l’espoir et l’optimisme, l’estime de soi).
- Les compétences sociales et émotionnelles. Les variables fortement et positivement associées aux relations entre pairs comprennent la capacité de régulation émotionnelle, a cognition sociale affective, la motivation prosociale et la sympathie, la compétence sociale, et la corumination. La corumination fait référence au fait de s’attarder sur des problèmes et d’en parler abondamment dans une atmosphère de soutien et orientée vers l’identification commune de solutions.
- L’état affectif et le bien-être se rapporte à l’état des humeurs et des émotions d’un individu en fonction de sa tendance à réagir aux stimuli externes. La revue a trouvé des associations fortes et positives entre la qualité des relations entre pairs et les aspects suivants du noyau affectif et du bien-être personnel : le bonheur, l’affect positif (par exemple, l’expérience de humeurs positives), les niveaux élevés de qualité de vie perçue et de satisfaction.
- Le comportement et la santé. L’ouverture personnelle, qui fait référence au partage de des pensées personnelles et des aspirations, est fortement associée aux bonnes relations entre pairs. En revanche, les troubles internalisants tels que la dépression ou l’anxiété sociale étaient associés à une mauvaise qualité des relations. La direction de cette association peut aller dans les deux sens ; une mauvaise santé mentale internalisante peut entraîner de mauvaises relations entre pairs, mais les auteurs ont également noté que des relations entre pairs favorables peuvent protéger contre des résultats négatifs en matière de santé mentale.
- L’environnement amical et l’école. Les expériences d’inclusion, le sentiment d’appartenance à l’école et les attitudes positives envers l’école étaient associés à de bonnes relations entre pairs pendant ces années intermédiaires. La victimisation par les pairs et le stress lié aux pairs ont un effet négatif sur la qualité des relations entre pairs, mais, de manière intéressante, la solidité des preuves n’était pas aussi forte que pour les facteurs de soutien. Cela suggère qu’un environnement scolaire positif et un sentiment d’appartenance ont le potentiel d’équilibrer ou d’atténuer les expériences négatives entre pairs.
- La famille et l’entourage. Si la revue suggère que l’influence familiale semble s’affaiblir pendant l’adolescence, les deux scientifiques soulignent que les expériences positives au cours de l’enfance (attachement parental, éducation positive) demeurent importantes pour façonner l’identité et les compétences sociales et émotionnelles, ce qui peut influencer la qualité des relations entre pairs plus tard dans la vie. Une forte association fut identifiée entre les relations avec des personnes importantes dans l’entourage de l’enfant (c’est-à-dire des adultes non-parentaux) et la qualité des relations entre pairs. Cela incluait des relations à travers les réseaux sociaux ou les organisations de jeunes ; y participer peut renforcer le sentiment de valeur personnelle, d’espoir et d’initiative chez les jeunes adolescents.
- L’environnement virtuel. Malgré le rôle probablement important de l’environnement en virtuel dans les relations entre pairs pendant ces années intermédiaires, une insuffisance de recherche sur ce sujet est à déplorer pour établir une relation positive ou négative. D’autres recherches suggèrent que les médias sociaux peuvent avoir des effets négatifs sur la santé mentale et le bien-être ou créer des possibilités de cyber-victimisation. Cependant, les environnements virtuels peuvent également s’avérer être des lieux importants pour établir de nouvelles connexions sociales.