Enfance : des relations positives avec les parents mais aussi d’autres adultes amoindrissent les risques de troubles mentaux
Une étude dirigée par Sara B. VanBronkhorst, de la faculté de psychologie de l’Université de Columbia de New York, a permis d’identifier les facteurs de résilience socioculturelle qui, pendant l’enfance, sont pertinents dans le contexte des expériences adverses de l’enfance.
Cette étude met en lumière que relations positives avec les parents et avec des adultes non parentaux pendant l’enfance peuvent réduire le risque de troubles mentaux ultérieurs indépendamment de l’exposition aux expériences adverses de l’enfance.
Cohorte et résulats
Cette étude de cohorte a examiné 4 vagues de données de l’étude Boricua Youth, qui comprenait des enfants portoricains du South Bronx, à New York, et de San Juan, à Porto Rico. Les participants étaient âgés de 5 à 17 ans aux vagues 1 à 3 (2000-2003) et de 15 à 29 ans à la vague 4 (2013-2017).
Des modèles de régression linéaire et logistique ont testé les associations de 7 facteurs de résilience de l’enfance et de leur interaction avec les expériences adverses de l’enfance sur les résultats de santé mentale des jeunes adultes. Les données ont été analysées de juin 2021 à octobre 2023.
Parmi les principaux résultats et mesures : Stress perçu, trouble dépressif majeur et/ou trouble anxieux généralisé (TDM/TAG), et trouble lié à l’utilisation de substances (TUS) chez les jeunes adultes. Parmi un total de 2004 participants, l’âge moyen à la vague 4 était de 22,4 ans ; 1024 participants (51,1 %) étaient des femmes et 980 (48,9 %) étaient des hommes.
- Les relations parent-enfant positives et le soutien d’adultes non parentaux pendant l’enfance sont associés à la fois à un stress perçu plus faible et à des probabilités plus faibles de TDM/TAG à l’âge adulte jeune.
- La chaleur maternelle rapportée pendant l’enfance sont également associée à un stress perçu plus faible chez les jeunes adultes.
- Aucun des facteurs de résilience n’était associé au TUS.
- Les facteurs de résilience postulés tels que le familisme, les amitiés et la religiosité familiale n’étaient associés à aucun des résultats de santé mentale dans un contexte d’expérience adverse de l’enfance.
Les résultats de cette étude suggèrent que la promotion de relations positives avec les adultes pendant l’enfance peut réduire le stress et les TDM/TAG chez les jeunes adultes.
Cependant, il demeure nécessaire d’identifier des facteurs de protection socioculturels de l’enfance pour les expériences adverses de l’enfance.
Des résultats inattendus
Il convient d’être prudent en supposant quels facteurs de résilience sont pertinents pour un groupe donné, car une religiosité familiale plus élevée (un facteur de résilience postulé) était de manière inattendue associée à un niveau plus fort, plutôt que plus faible, entre les expériences adverses de l’enfance et le stress perçu à l’âge adulte jeune.
Un article rédigé par Sara B. VanBronkhorst, Eyal Abraham, Renald Dambreville, et al., publié le 27 décembre 2023 dans JAMA Psychiatry.