Éducation, peut-on fabriquer l’enfant parfait ? Isabelle Roskam répond
L’enfant prend désormais plus de place dans la famille et dans la société en générale
Il faut attendre la fin du XIXè siècle pour que l’enfant cesse d’être considéré comme une force de travail, comme un être à rééduquer, détaille Isabelle Roskam. C’est à partir du XXe siècle que sont développées des politiques de protection de l’enfance qui font de lui un être à protéger, avec la naissance de l’UNICEF. Cela va culminer en 1989 avec la Déclaration Universelle des droits de l’Enfant et la notion d’intérêt supérieur de l’enfant.
Comment les parents choisissent-ils l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants ?
Pour la spécialiste, les parents auront du mal à se détacher de l’éducation qu’ils ont eux-mêmes reçue, faute d’avoir connu plusieurs modèles. Ils vont s’attacher à rendre autonome leurs enfants dans une culture dominante en leur transmettant les codes, culture dominante qui en occident prône la compétitivité, la performance, la résilience.
Vouloir que son enfant soit parfait résulte du stress parental de vouloir protéger ses enfants à tout prix de ce qui pourrait leur arriver
Isabelle Roskam souligne le bienfondé de la perspective des intelligences multiples qui permet de proposer une alternative à la croyance du besoin de perfection. “Chaque humain est défini par une série d’intelligences, série qui peut varier.” Elle invite les parents à encourager leurs enfants à reconnaître leurs forces pour les exploiter, et leurs difficultés sans les vivre comme des menaces.
“Il faut éviter la comparaison sociale, qui pour la majorité des gens est destructrice.”
Allant à l’encontre du culte du premier de la classe, Isabelle Roskam propose de valoriser les efforts et la persévérance plutôt que la comparaison sociale qui engendre mauvaise d’estime de soi ou jalousie de la part des autres enfants.
Être parent est un job complexe, mais attention à ne pas sombrer dans l’hyperparentalité
Une recherche de la perfection dans la parentalité mène de nombreuses personnes au burnout, tant elles essayent d’attendre des objectifs irréalisables compte tenu de leur temps disponible, cercle social ou de leurs revenus. “La parentalité est un investissement à long terme”, et il est impossible d’être parfait toute la journée.