Un lien entre une enfance difficile et la “créativité malveillante” chez les jeunes adultes

Un article publié dans la revue scientifique Behavioral Sciences établie un lien entre les expériences difficiles vécues pendant l’enfance et la “créativité malveillante” à l’âge adulte. L’étude menée par Natalie A. Ceballos et Toni Terling Watt, de Texas State University, démontre également que les personnes ayant des niveaux plus élevés de soutien social et d’empathie étaient moins susceptibles de se livrer à une créativité malveillante. Une étude relayée par Familles Durables.

Un lien entre une enfance difficile et la “créativité malveillante” chez les jeunes adultes

Afin d’explorer le sujet de l’impact entre les difficultés vécues pendant l’enfance et la “créativité malveillante”, Natalie A. Ceballos et Toni Terling Watt ont recueilli des données auprès de 524 étudiants inscrits à des cours de psychologie et de sociologie dans un établissement d’enseignement supérieur américain.

Pour mesurer les expériences négatives de l’enfance, les participants ont répondu à des questions sur les expériences d’abus, de négligence ou d’autres problèmes familiaux (comme le divorce ou la toxicomanie) auxquels ils ont été confrontés avant d’avoir 18 ans.

Identifier les individus à haut risque

Les participants ont ensuite été classés en fonction du nombre d’expériences négatives qu’ils ont signalées : ceux qui avaient connu quatre types d’adversité ou plus étaient considérés comme un groupe à haut risque, tandis que ceux qui en avaient moins de quatre étaient considérés comme à faible risque.

L’étude comprenait également un outil spécifique pour mesurer la créativité malveillante, l’échelle de comportement de créativité malveillante. Cette échelle permet de quantifier la fréquence à laquelle les individus peuvent utiliser la pensée créative pour adopter des comportements tels que mentir, jouer des tours ou manipuler des situations de toute autre manière pour nuire aux autres.

En plus d’évaluer la créativité malveillante, les chercheurs ont mesuré la créativité générale (positive) des participants à l’aide de l’échelle des domaines de créativité de Kaufman, qui examine diverses formes de créativité, telles que la créativité artistique, scientifique et mécanique.

Un lien entre les expériences négatives de l’enfance et une tendance accrue à la créativité malveillante

Une fois les résultats analysés, les chercheurs ont identifié un lien entre les expériences négatives de l’enfance et une tendance accrue à la créativité malveillante.

En effet, les personnes qui ont signalé quatre types d’expériences négatives ou plus ont obtenu des scores plus élevés sur l’échelle de créativité malveillante, indiquant qu’elles étaient plus susceptibles d’utiliser leur créativité pour nuire aux autres.

Cette relation est restée stable même après avoir pris en compte la créativité positive et les facteurs démographiques.

Les facteurs psychosociaux changent la donne

Cependant, le lien entre l’adversité infantile et la créativité malveillante a changé lorsque les facteurs psychosociaux ont été pris en compte. Plus précisément, les individus ayant des niveaux plus élevés de soutien social et d’empathie étaient moins susceptibles de se livrer à une créativité malveillante, ce qui suggère que ces facteurs peuvent servir d’éléments protecteurs.

Bien que cette recherche apporte de nouvelles perspectives, elle comporte certaines limites. L’étude s’appuie sur des données autodéclarées, qui peuvent être affectées par des biais tels que la désirabilité sociale et les erreurs de mémoire.

L’étude “The Influence of Adverse Childhood Experiences on Malevolent Creativity in Young Adulthood” (“L’influence des expériences infantiles adverses sur la créativité malveillante chez les jeunes adultes”) a été rédigée par Natalie A. Ceballos et Toni Terling Watt, et publiée dans la revue scientifique Behavioral Sciences.

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