Les papas aux petits soins… la suite !
En 2015, la docteure Sarah Schoppe-Sullivan, professeure de psychologie à la Ohio State University a publié dans le Journal of Family Psychology une étude démontrant que les mères étaient plus susceptible de “fermer la porte aux pères” (gatekeeping behavior) quand elles se sentaient anxieuses et dépressives, quand elles avaient adopté des standards de parentalité excessivement élevés, et… quand les pères manquaient de confiance.
“Manque de confiance et position secondaire des pères sont à bannir”
“Le manque de confiance d’un père peut inaugurer un cercle vicieux. (…) Cela peut également arriver dans le cadre d’une conjugalité épanouie“, commente Jennifer Breheny Wallace l’autrice de l’article.
Les facteurs sociaux, comme les congés payés liés à la parentalité “conspirent pour influencer les comportements de gatekeeping, en maintenant les mères dans le rôle de soignant primaire des enfants, et en maintenant les pères dans une position secondaire, en tant que soutien. C’est ce que la société doit changer”, déclare Sarah Schoppe-Sullivan, directrice de l’étude. Il est impératif de palier l’insatisfaction quant à la division du travail parental, conclue t’elle.
Améliorer la qualité de son attention émotionnelle
Selon Matt Schneider, père de deux enfants et co-fondateur de City Dads Group, les pères doivent doivent repousser le mythe voulant que les hommes seraient moins capables d’être sensibles que les femmes. “Apprendre à être un parent chaleureux, émotionnellement attentif n’appelle qu’à apprendre sur le tas, et à rester engagé jusqu’à ce qu’on s’améliore”
Quelques mois après le début du confinement, Making Caring Common a sondé 1 300 parents. Résultat ? 70% des pères, toutes catégories raciales et sociales confondues dans le contexte culturel américain, exprimaient se sentir plus proches de leurs enfants.
Plus de la moitié exprimaient que leurs enfants partageaient davantage leurs émotions. Dans une étude de suivi publiée en juin 2020 sur les raisons de cette proximité améliorée, un des pères a explicité : “il me semble que nous communiquons plus souvent, et plus profondément.”
Pour le docteur Mark A. Brackett, professeur au Centre d’Étude sur l’Enfance et directeur du Centre sur l’Intelligence Émotionnelle de l’Université de Yale, les pères auraient intérêt à devenir des “scientifiques émotionnels”, c’est à dire faire montre de curiosité à propos des émotions de leurs enfants, et leurs apprendre à mettre des mots sur ces émotions.
“Contrairement à l’écoute orientée vers la résolution des problèmes – un instinct commun chez les hommes – ce type d’écoute active requière de l’empathie. L’idée n’est pas seulement de donner des conseils, mais de faire en sorte que l’enfant s’ouvre en lui posant des questions encourageantes, et écouter leurs réponses.“
“Afin de mieux protéger la santé mentale de nos enfants, et particulièrement des garçons“, explique la docteure Damour, “il faut leur faire comprendre qu’être fort n’a rien à voir avec être invulnérables.”