Pourquoi les enfants ont besoin de papas aux petits soins, par le Wall Street Journal

La liste des effets positifs de la paternité engagée est longue. Pour Jennifer Breheny Wallace du Wall Street Journal, la recherche démontre qu’une forte connection paternelle aide les jeunes à mieux gérer les crises de santé mentale.

Pourquoi les enfants ont besoin de papas aux petits soins, par le Wall Street Journal

Jusqu’il y a quelques décennies, les parents américains adoptaient généralement des rôles genrés spécifiques, les pères subvenant aux besoins financiers de la famille et les mères assurant le soin et l’éducation des enfants“, écrivait Jennifer Breheny Wallace dans le Wall Street Journal en mars 2023, évoquant la dichotomie exprimée en anglais par es termes provider et nurturer.

“Bien que les mères subviennent désormais bien davantage aux besoins financiers des familles, la recherche suggère que les pères sont encore loin derrière s’agissant des soins apportés aux enfants.”

Pour résumer, les mères remplissent désormais certaines tâches auparavant dévolues aux pères, tandis que les pères restent trop souvent cantonnés à leurs tâches traditionnelles, et c’est dommageable.

La jeunesse a besoin de soutien émotionnel : une occasion pour les pères d’être plus engagés

Une étude menée par le projet Harvard Education School’s Making Caring Common sur plus de 1600 adolescents a démontré que presque deux fois plus des 14-18 ans se sentent à l’aise lorsqu’ils échangent avec leurs mères (72%) qu’avec leurs pères (39%) sur des sujets sensibles comme la dépression ou l’anxiété. Cette différence suggère, selon l’autrice, que les pères peuvent devenir bien plus actifs à la maison, et offrir le type de soutien émotionnel dont de nombreux jeunes ont urgemment besoin.

Le “good father effect” identifié par la sociologie

“L’intimité entre les parents et leurs enfants agit comme un bouclier qui protège des défis de la vie de tous les jours”. Une étude sur 388 adolescents publiée par le Journal of Family Psychology en 2021 démontre qu’une bonne proximité avec le père était associée à moins d’inquiétudes quant au poids, une plus haute estime de soi et moins de symptômes dépressifs tant pour les filles que les garçons.

Dans le contexte d’une famille bi-parentale, les effets positifs de l’intimité entre le père et le jeune sont plus prégnants que ceux d’une intimité avec la mère. En effet, si des effets positifs sont également identifiables dans le cas d’une bonne relation avec la mère, ils semblent cependant moins forts et concernent des tranches d’âge moins étendues.

Du fait que les mères sont plus impliquées dans des conversations intimes avec les jeunes que les pères, la proximité avec le père semble avoir plus d’impact“, commente la directrice de recherche Anna Hochgraf de l’Université du Minnesota.

Pour les garçons, le besoin d’un modèle pour mieux exprimer ses sentiments

Les garçons pourraient être plus spécialement affectés par la place des pères dans l’équation émotionnelle. “Notre culture dit souvent aux hommes que les émotions sont un signe de faiblesse“, explique Marc Brackett, directeur du Yale Center for Emotional Intelligence, “les pères devraient peut-être donner à leurs fils une “autorisation de ressentir”.

Lorsque les femmes sont les seules à endosser le rôle du soin émotionnel, cela enracine chez les enfants l’idée que l’expression des sentiments de vulnérabilité appartient au domaine des femmes“, selon Lisa Damour, autrice de “The Emotional Lives of Teenagers: Raising Connected, Capable, and Compassionate Adolescents”, en français : “La vie émotionnelle des adolescents : éduquer des adolescents en liens, capables et compatissants“.

Ce n’est pas assez d’encourager nos fils à partager leurs mondes intérieurs. Les hommes qu’ils observent et qui sont leurs exemples doivent leur montrer que c’est possible“, ajoute t’elle.

Accéder à l’article en anglais

Sur le même thème :

Vous devriez aussi aimer
Afficher plus

Le rôle de l’environnement familial dans la réussite scolaire

Les parents ont tendance à façonner des environnements qui favorisent le développement scolaire de leurs enfants en partie en fonction de leur propre prédisposition génétique plutôt qu'en réponse à la prédisposition génétique de chaque enfant, selon une étude parue dans Molecular Psychiatry. Un partage Familles Durables.
Afficher plus

Finlande et Suède : une étude identifie les facteurs majeurs de l’absence involontaire d’enfants

Troubles mentaux et comportementaux chez les hommes, anomalies congénitales et les troubles endocriniens, nutritionnels et métaboliques chez les femmes sont les principaux déterminants de l’absence involontaire d’enfants en Suède et en Finlande, selon une étude ayant passé au crible les données de toutes les personnes nées entre 1956 et 1973. Un partage Familles Durables.
Afficher plus

Un lien entre une enfance difficile et la “créativité malveillante” chez les jeunes adultes

Un article publié dans la revue scientifique Behavioral Sciences établie un lien entre les expériences difficiles vécues pendant l’enfance et la “créativité malveillante” à l’âge adulte. L’étude menée par Natalie A. Ceballos et Toni Terling Watt, de Texas State University, démontre également que les personnes ayant des niveaux plus élevés de soutien social et d’empathie étaient moins susceptibles de se livrer à une créativité malveillante. Une étude relayée par Familles Durables.