Quartiers défavorisés : les racines d’une mauvaise santé cérébrale

Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es. La citation du célèbre gastronome Anthelme Brillat-Savarin cache une autre réalité : la qualité de la nourriture que nous consommons n’a pas seulement un impact sur notre corpulence, mais également sur notre structure cérébrale, et par conséquent, sur notre personnalité. C’est ce que révèle une étude menée par la faculté de médecine de UCLA, aux USA, partagée par Familles Durables.

Quartiers défavorisés : les racines d’une mauvaise santé cérébrale

Nourriture et structure cérébrale

Aux USA, la Faculté de Médecine David Geffen de UCLA (University of Californa, Los Angeles) a mené une recherche sur un sujet peu évoqué : le lien entre la nourriture, la structure du cerveau et les interactions sociales.

Depuis longtemps cependant, les chercheurs ont identifié le lien entre la vie dans un quartier défavorisé, les choix ou contraintes culinaires des individus et la prise de poids. Ce lien résulte de la combinaison de plusieurs facteurs, comme un bas revenu médian, un bas niveau d’éducation, une suroccupation des logements et un manque de système de plomberies efficace.

Des zones cérébrales cruciales pour les émotions, la cognition et le traitement de la récompense

Les chercheurs ont identifié qu’une nourriture de mauvaise qualité, plus précisément une consommation élevée de calories et les environnements sédentaires courants dans de telles zones perturbent les régions cérébrales cruciales pour l’émotion, la cognition et le traitement de la récompense, toutes essentielles aux interactions sociales.

Un lien direct a été établi entre les modifications du cortex cérébral et une forte consommation d’acides gras trans, prévalente dans les quartiers défavorisés.

Éléments clés :

  • Les quartiers défavorisés peuvent entraîner des changements dans le cortex cérébral liés à la récompense, à l’émotion et à la cognition en raison de mauvaises habitudes alimentaires.
  • L’étude a inclus 92 participants et a utilisé des scanners IRM avancés pour étudier la structure cérébrale en relation avec l’indice de privation de la zone (ADI).
  • Une forte consommation d’acides gras trans provenant d’aliments courants dans ces quartiers a directement impacté des zones spécifiques du cortex cérébral.

Ces découvertes soulignent le besoin urgent d’améliorer la qualité de l’alimentation dans les zones défavorisées pour une meilleure santé cérébrale de leurs habitants.


Un article publié le 15 septembre 2023 dans Communications Medicine, rédigé par Lisa A. KilpatrickKeying ZhangTien S. DongGilbert C. GeeHiram Beltran-SanchezMay WangJennifer S. LabusBruce D. NaliboffEmeran A. Mayer & Arpana Gupta

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