Pour un nouveau pacte social autour du parent travailleur : la feuille de route de The Boson, The Helpr & 123 Kid
L’observatoire de The Boson Project, en partenariat avec 1,2,3 Kid et The Helpr sortait à la fin du mois du juin 2023 son enquête « Travail & Parentalité : une difficile articulation ». Au travers d’un sondage YouGov, 966 parents travailleurs ont partagé leur vision, leurs défis, autour de ce sujet.
Chiffre phare : 77 % des parents estiment que concilier travail et parentalité est un challenge. Cette enquête dessine les nombreux défis auxquels font face les parents travailleurs mais n’omet pas d’identifier des leviers d’action. Dans un contexte ou les prises de parole se font plus nombreuses et les attentes plus claires, “l’entreprise a une belle carte à jouer”, estime Boutayna Burkel de The Helpr.
Parents au travail : “parcours de combattant”, “jeu d’équilibriste”…
Les métaphores employées par les parents travailleurs sont assez évocatrices de l’habileté nécessaire pour être les deux à la fois. Nous retrouvons dans les témoignages des parents beaucoup de frustration et de culpabilité de ne pas pouvoir être pleinement investi ni au travail, ni en famille. Articuler les deux est ainsi un énorme défi, annonce l’observatoire.
Les enseignements clés de l’étude :
- Un sujet sociétal qui évolue dans un contexte 1/ de réinvention du rapport au travail 2/ de questionnement sur le rôle parental dans un contexte d’avancées pédagogiques et 3/ de guerre des talents.
- Malgré certains avancements notables, une articulation entre le travail et la parentalité vécue encore comme difficile, notamment par les femmes, et de nombreuses inégalités persistent. pour 80 % des femmes, concilier travail et parentalité est un challenge du quotidien vs 73 % des hommes
- Des jeunes parents (18-24 ans) prêts à réaliser des aménagements radicaux pour mieux vivre leur parentalité : déménagement à proximité des modes de garde, changement d’employeur et reconversion professionnelle sont les trois choix les plus choisis.
- Une pandémie qui n’a pas constitué un avant / après en terme d’accompagnement sur le sujet de la parentalité mais qui a permis aux parents d’être plus assertifs et de mettre plus de limites.
70 % des parents sont plus clairs sur leurs priorités au travail depuis la pandémie et 59 % des parents arrivent davantage à poser leurs limites au travail. - La flexibilité est recherchée et considérée comme le graal par les parents mais a des effets de bord éprouvants pour l’individu, notamment pour les cadres.
62 % des répondants et 81 % des cadres retravaillent en dehors de leurs horaires de travail. - Les attentes sont croissantes mais encore modérées sur le rôle attendu des entreprises sur le sujet de la parentalité. Le soutien managérial sur ces sujets n’est pas toujours à la hauteur dans les entreprises alors que les parents recherchent du soutien de proximité et du quotidien.
Le burnout parental, produit de l’individualisme occidental
Quid réponses à apporter au burnout parental, identifié par la spécialiste belge et professeure en psychologie Isabelle Roskam ? “Il faut initier des changements dans 3 niveaux d’actions” détaillent les membres de l’équipe dans leur présentation en direct sur LinkedIn.
- Le niveau individuel. “Le choix de l’imperfection, ou la parentalité minimaliste, ou le principe de la Good Enough Mother” (applicable aux deux parents) sont de bons remèdes à la pression induite par les injonctions à la perfection parentale.
- Le niveau de l’entreprise : cette dernière peut décupler l’engagement, l’efficacité et le bien-être de ses employés en prenant pleinement en compte leurs réalités familiales.
- Le niveau de l’État, capable d’initier un vrai pacte d’égalité homme-femme, d’ouvrir les horizons pour repenser les conditions de travail, et de promouvoir un rapport sain à la performance.