Fragilités sociales et familiales, un pronostique majeur dans les problématiques suicidaires des enfants selon 700 professionnels
La tribune intitulée « En France, en 2022, des enfants et adolescents meurent de souffrance psychique par manque de soins et de prise en compte sociétale », rédigée par les pédopsychiatres Marion Robin et Pablo Votadoro et cosignée par plus de 700 professionnels du soin aux enfants et adolescents souligne “le délitement des structures de soins (qui) empêche les soignants d’exercer leur fonction de dernier rempart contre les tentations suicidaires des jeunes, dont la hausse massive est attestée, alertent les pédopsychiatres dans une tribune cosignée par plus de 700 professionnels du soin aux enfants et adolescents.”
Les professionnels rappellent le lien déjà établi entre la faiblesse du tissu social et le suicide.
«La faiblesse du tissu social (soutien familial et intégration sociale) est un facteur pronostique majeur dans les problématiques suicidaires. Sa fragilité en France ainsi que le sentiment d’isolement des jeunes étaient déjà bien identifiés dans les analyses sociologiques du suicide»
Marion Robin, Pablo Votadoro, Le Monde, 8 juillet 2022
Le collectif identifie le stress professionnel et personnel des parents en situation d’isolement comme partie du contexte de fragilité menant au suicide des jeunes.
«Au niveau familial, le déploiement de la parentalité est altéré par le stress professionnel et personnel, renforcé par l’insuffisance du tissu social et du soutien associatif. Cela empêche l’accomplissement collectif de l’éducation d’un enfant, qui repose dès lors sur des adultes isolés et insuffisamment étayés : or ne faut-il pas « tout un village pour élever un enfant » ?
Marion Robin, Pablo Votadoro, Le Monde, 8 juillet 2022
Voir la tribune dans Le Monde.
Par ailleurs, une étude publiée le 11 juillet 2022 par la mutuelle étudiante LMDE fait état d’une nette augmentation des pensées suicidaires dans la population étudiante :
Les étudiants interrogés sont 70% à estimer être en situation de mal-être, 68% évoquent des symptômes dépressifs et 36% avouent avoir eu des pensées suicidaires, un chiffre en hausse de 6 points par rapport à 2019.
Article FranceInfo
La proportion d’étudiants ayant eu des pensées suicidaires est en nette augmentation par rapport à 2019. “C’est d’autant plus inquiétant que la moitié de ces étudiants disent ne pas en parler, ne pas se confier”, souligne le directeur général de la LMDE.